Les témoignages d’EMI sont infiniment précieux. Car ils nous disent que nous sommes aimés inconditionnellement. Avec tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons fait. Même les parties de nous ou les actes dont nous avons honte et que nous n’osons pas montrer, de peur de ne plus être aimé. Ces parties de nous que nous préférons laisser dans l’ombre.
Amour pur à 100%
Lors d’une de mes expériences spirituelles les plus intenses, j’ai ressenti cet amour absolu, inconditionnel, qui me remplissait et m’entourait. Cette Présence ne me demandait pas de changer quoi que ce soit en moi. Elle m’aimait sans rien juger de moi. Elle n’est qu’amour, rien d’autre qu’un amour « chimiquement pur », un « 100% d’amour », si j’ose dire. C’est difficile à imaginer pour nous, qui sommes constamment dans le jugement, mais c’est pourtant ce que j’ai vécu, comme tant d’autres.
Je suis loin d’être dans l’acceptation totale de mon être. Mais le chemin parcouru me donne déjà tellement de paix et de joie que cela me motive pour continuer. Surtout, je sais maintenant que lorsque j’ai des pensées de jugement envers moi, et encore plus si je me condamne, le problème est dans ces pensées, pas dans ce que je suis. Pour moi qui ai pendant si longtemps considéré que mes pensées de culpabilité étaient nécessairement le signe que j’avais mal agi, c’est une sacrée révolution !
Le rejet de notre ombre conduit au rejet des autres
Si nous rejetons, ne serait-ce qu’une infime partie de nous, il y aura toujours des personnes que nous rejetterons car elles incarneront à nos yeux ce que nous ne voulons pas voir chez nous. Je sais bien, par exemple, que si j’ai tellement de mal à supporter ceux que je trouve égoïstes c’est parce que je déteste encore tout ce qui est égoïsme en moi.
C’est ce que dit très bien Kenneth Ring : « les Emistes nous apprennent à revenir à l’amour. Ils nous disent que tout ce dont nous avons besoin, c’est de retourner dans les bras de cet amour. Et que c’est cet amour-là qui peut changer notre vie, nos vies et changer le monde. Et une des principales choses dont l’amour nous libère, c’est la prison des jugements que nous portons sur nous-mêmes et sur les autres ».[1]
Nous avons tellement besoin de cette guérison intérieure
C’est un travail de guérison intérieure profonde dont nous avons désespérément besoin. Nous sommes tellement convaincus que nous ne serons pas aimés si nous montrons aux autres nos parts honteuses… Nous pouvons nous appuyer sur les récits d’EMI et sur le meilleur des traditions spirituelles pour savoir que nous sommes, en réalité, des êtres de lumière et d’amour. La peur, l’inconscience et la souffrance sont les trois sources qui nous font agir sans amour. Mais elles ne changent rien à notre nature. Elles n’affectent pas ce que nous sommes en profondeur, que nous réaliserons pleinement après avoir quitté ce monde.
Thomas Merton expliquait : « dire que je suis fait à l’image de Dieu, c’est dire que l’amour est la raison de mon existence, car Dieu est amour. L’amour est ma véritable identité. L’altruisme est mon vrai moi. L’amour est mon véritable caractère. L’amour est mon nom ».
Plus belle la vie
Marshall Rosenberg, le psychologue américain créateur de la Communication NonViolente®, exprime la même idée : « le besoin d’embellir la vie [la nôtre et celle des autres] est l’un des plus fondamentaux et des plus forts que nous ayons tous. Une autre manière de le formuler serait de dire que nous avons besoin d’agir à partir de l’énergie divine qui est en nous. Et je pense que lorsque nous « sommes » cette énergie divine, il n’y a rien que nous aimions plus – rien qui puisse nous apporter plus de joie – que de rendre la vie plus belle, d’utiliser notre immense pouvoir au service de la vie ».[2]
Je vous invite à vous appuyer sur les témoignages d’EMI et d’Expériences Spirituellement Transformatrices pour oser vous aimer inconditionnellement. Car ils sont souvent tellement impactants qu’ils peuvent nous aider à faire tomber nos murailles intérieures. Celles qui sont fondées sur la peur et sur le jugement de nous-même.
La sexualité aussi
J’ai à cœur d’aborder un point qui peut être important – et même essentiel – pour ceux qui ne sont pas en paix avec leur homosexualité ou qui condamnent l’homosexualité des autres : tous les Emistes homosexuels ont dit que ce n’était même pas un sujet pendant leur revue de vie. Ce n’est pas qu’on leur disait : « tu aurais dû éviter cela, mais bon, tant pis, je te pardonne ». Non, cela n’était pas évoqué, purement et simplement. Je le répète : ce n’était pas un sujet ! Sauf si l’Emiste abordait, lui-même ou elle-même, la question.
Voici un témoignage emblématique sur ce point. Il émane d’une femme homosexuelle qui a grandi dans le Sud des USA. Elle était imprégnée d’une religion chrétienne rigoriste, qui considère que les homosexuels sont détestés par Dieu et iront en enfer par la faute de leur homosexualité. Voici un compte rendu de son récit : « Au loin, elle vit la lumière qui l’attirait. Lorsqu’elle y est arrivée, elle a constaté avec émerveillement qu’il s’agissait de Dieu. Elle a vécu sa revue de vie, qui incluait sa vie amoureuse avec des femmes. Elle se demandait comment elle pouvait être avec Dieu, car on lui avait toujours enseigné que Dieu jetait les homosexuels en enfer, puisqu’ils étaient une abomination. Alors, elle a demandé : je suis homosexuelle, m’aimerez-vous encore ?
En réponse, elle a été prise dans une étreinte divine pleine d’amour et a ressenti une explosion de bonheur et de joie. Puis Dieu a dit en riant et avec un accent du Sud [des USA] : « Tu es mon enfant. Tu es mon enfant. Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime ». Et il a ajouté : « va les chercher ! », comme s’il était un entraîneur qui renvoyait un joueur sur le terrain ».[3]
Une acceptation totale
Ce témoignage me touche d’autant plus qu’il s’étend, en réalité, à toutes les parts de notre vie dont nous avons honte, bien au-delà de la seule question de l’homosexualité. Il fait aussi écho à toutes les scènes racontées par les Évangiles dans lesquelles Jésus accueille avec une totale acceptation des personnes que la morale de son époque rejetait avec force.
Une des plus connues est celle de la femme adultère : la loi juive la condamnait à être tuée par lapidation.[4] Il n’y avait aucune échappatoire, aucune circonstance atténuante, la punition s’imposait. Et pourtant, Jésus a eu cette phrase extraordinaire : « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». L’Évangile nous dit que tous les accusateurs sont partis un par un, à commencer par les plus âgés … Jésus montre alors l’étendue de l’amour de Dieu en disant à cette femme : « personne ne t’a condamnée ? Moi non plus, je ne te condamne pas ».[5]
De même, Jésus a accueilli et aimé Marie-Madeleine, alors que son état de prostituée la condamnait au mépris et au rejet le plus absolus par ceux qui la rencontraient.[6]
Dans la même veine, Jésus a guéri le compagnon homosexuel d’un centurion romain. Pour ceux d’entre vous qui ont des souvenirs de catéchisme, c’est l’officier qui a dit : « Je ne suis pas digne que tu entres chez moi, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ».[7]
Chacun de nous est aimé inconditionnellement
Et Jésus ne s’est pas limité aux questions de mœurs et de sexualité. Il a accueilli tout aussi inconditionnellement un homme nommé Zachée.[8] Celui-ci était un collecteur d’impôts pour le compte des romains, donc un collaborateur de l’occupant, détesté par ses compatriotes. De plus, il était voleur et extorquait des sommes très supérieures à celles qui étaient normalement dues. Il accumulait donc toutes les raisons d’être violemment haï et rejeté par ses concitoyens, qui ne se privaient pas de le manifester.
Pourtant, alors qu’il se trouvait dans la ville de Jéricho, Jésus interpelle Zachée et lui dit qu’il veut venir loger chez lui. Cela crée un grand scandale chez les bien-pensants. Ils sont choqués de voir quelqu’un qui se présente comme un prophète se mélanger à l’un des pires rebuts de la société et, encore plus, lui faire l’honneur de venir chez lui. Mais Luc nous explique que cette acceptation, cet amour manifestés par Jésus ont totalement transformé Zachée. Au point de le décider à rembourser au double toutes les sommes qu’il avait volées. Autant dire à renoncer à toute sa fortune …
Dans toutes ces rencontres, Jésus a manifesté au plus haut point ce que nous disent aussi les Emistes : l’amour de Dieu est inconditionnel. Totalement, entièrement, absolument, radicalement, etc., etc. Il n’existe aucune exception : il n’y a aucune personne, aucun comportement qui soient exclus de cet amour inconditionnel.
La magnifique déclaration d’Amsterdam
Sachant combien il peut être difficile pour nous d’imaginer – et encore plus accepter – cette réalité de l’amour inconditionnel, les Emistes qui ont rédigé la Déclaration d’Amsterdam ont souhaité insister fortement sur ce point : « L’amour est l’essence de l’univers et l’amour inconditionnel est l’essence de la Lumière universelle. La Lumière universelle n’est que pure Paix, pure Perfection et pur Amour. Personne ne peut imaginer l’infini de l’amour de la Lumière universelle. Et pour être clair et insister : inconditionnel veut vraiment dire inconditionnel. Cela signifie qu’absolument aucune condition n’y est liée ».
L’amour est une force infiniment puissante, qui nous entoure et nous aime. Cette source se trouve également en nous. Elle nous permet de nous aimer et d’aimer les autres. C’est ce qui nous rend heureux. C’est pourquoi il est si important, si urgent, si vital, de nous aimer nous-même. Inconditionnellement.
Pour aller plus loin, voir aussi l’article Il n’y a pas de jugement après la mort ou celui-ci : Pas besoin d’une EMI pour vivre dans l’amour
[1] Lessons from the Light – voir le site de Kenneth Ring
[2] Dans son livre Les bases spirituelles de la Communication NonViolente – voir le site de l’association pour la communication nonviolente
[3] Impressions of NDE par Robert Coppes
[4] Son amant aussi, d’ailleurs, mais curieusement, ceux qui accusaient la femme l’ont laissé tranquille …
[5] Évangile selon Jean au chapitre 8
[6] Évangile selon Luc au chapitre 7
[7] Évangile selon Mathieu au chapitre 8
[8] Évangile selon Luc au chapitre 19