
La question est double :
- Le suicide a-t-il un impact sur l’expérience vécue lors d’une expérience de mort imminente ?
- Découvrir les récits d’EMI peut-il donner envie de se suicider ?
Une première bonne nouvelle
Elle concerne les EMI vécues à la suite d’une tentative de suicide : les personnes n’ont ressenti aucune condamnation de cet acte. Comme le dit l’une d’elles : « J’étais en paix avec moi-même. Je pouvais seulement me voir et voir ma vie à travers l’amour de cet Être. Ni cet Être d’Amour, ni moi, ne blâmions ce que j’avais fait dans ma vie. Même ma tentative de suicide. Cet acte désespéré était transformé par l’action du véritable Amour. Cette grâce, cette acceptation totale, cette tendresse et cette vérité infinie me procuraient une très grande joie ».
Le deuxième point est que la plupart de ces expérienceurs ont réalisé que leur suicide n’était, en réalité, pas la solution à leurs problèmes. Ils ont su que leur vie avait un sens et qu’elle valait le coup d’être vécue, malgré leurs difficultés.
Enfin, certains expérienceurs ont pu réaliser, pendant la revue de vie, la souffrance que leur suicide allait causer à leurs proches. Ou alors ils ont pu vivre une EMI plus négative que d’autres.
Deuxième bonne nouvelle : les EMI n’incitent pas au suicide
Dès la parution de « La vie après la vie » en 1975, Raymond Moody s’est demandé si son livre pouvait inciter des personnes à se suicider. Il craignait que les témoignages d’une mort apaisée et d’une après-vie heureuse et joyeuse incitent des personnes en difficulté à mettre fin volontairement à leur vie.
Cependant, aucune publication médicale ou épidémiologique n’a signalé d’augmentation des suicides liés à la diffusion de plus en plus importante des témoignages sur les EMI. Alors même que le seul livre « la vie après la vie » s’est vendu à 13 millions d’exemplaires dans le monde et a donc eu un impact majeur. Si cette augmentation s’était produite, les détracteurs des spécialistes des EMI n’auraient, d’ailleurs, pas manqué de la dénoncer.
En outre, savoir intellectuellement que les EMI décrivent, pour la plupart, un au-delà paisible ne rend très probablement pas plus facile le passage concret à un acte aussi lourd et effrayant que de se tuer soi-même. Se suicider demande un niveau de détresse, de désespoir et de sensation d’isolement, heureusement, assez rare[1].
De nombreux témoignages de personnes ayant fait une expérience de mort imminente à la suite d’une tentative de suicide montrent, au contraire, un goût nouveau pour la vie après leur EMI. Ils sont, peut-être, également de nature à réduire les désirs de suicides chez leurs lecteurs.
En outre, il semble qu’aucun expérienceur n’ait eu envie de se suicider pour retourner au bonheur qu’il avait connu lors de son EMI. Même ceux qui vivent une dépression après leur EMI n’envisagent pas le suicide comme un remède possible.
Le message des expérienceurs est que, si la vie après la vie est pleine d’amour et de bonheur, elle commence à se construire dès maintenant. Les EMI peuvent sûrement nous rendre plus serein envers la mort. Mais elles nous invitent d’abord – et surtout – à mettre le plus d’amour possible dans notre vie actuelle pour lui donner le maximum de sens et de richesse.
[1] L’OMS estime le taux annuel de suicides dans le monde à environ 10 pour 100 000 personnes.
Plus sur Raymond Moody : https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Moody
Sur le même sujet, voici l’article sur l’EMI de Chris Batts après sa tentative de suicide