Voici plusieurs siècles, le sage indien Patanjali écrivait les « yoga sutras ». Ce livre décrit le but du yoga : trouver la joie intérieure par l’union avec le divin. Il explique aussi les moyens d’y parvenir. Cet enseignement rejoint sur de nombreux points les leçons que nous pouvons tirer des Expériences de Mort Imminente. Il existe d’innombrables commentaires de cette oeuvre fondamentale. Voici quelques extraits de ceux de Jean Bouchart d’Orval dans « Patanjali et les yoga sutras ».
Il n’y a qu’une joie, c’est la joie. Elle est parfaite, sans bornes, complète. Nous avons tous cette joie infinie en nous. Nous en laissons parfois monter une bulle à la surface, mais cela est toujours lié à une circonstance particulière. C’est pourquoi elle ne nous parait ni complète ni permanente.
Nous ne serons jamais pleinement heureux, totalement satisfaits, tant que la plénitude de la joie sans bornes, sans cause et sans fin ne sera pas installée en nous.
Seuls ceux qui sont attentifs et qui veillent peuvent y parvenir. Ce qui nous appelle se fait entendre en nous. Ecoutons-nous ? Heureusement cela s’entend aussi à l’extérieur quand une personne qui expérimente cette joie nous parle. Le maître de la joie est celui qui est un avec elle. Il nous fait signe. A nous de recueillir ce signe ou de l’oublier. Il y a toujours eu – et il y aura toujours – des hommes et des femmes qui sont ces signes, ces témoins de la joie infinie.
Patanjali propose un traité destiné à baliser la voie à l’attention des chercheurs spirituels. Il propose un chemin réaliste, serein et même joyeux.
Celui qui connait sa nature véritable sait compatir avec l’humanité souffrante mieux que quiconque, puisqu’il est un avec la vie. Mais il n’est jamais « ému » au sens originel du mot, c’est-à-dire amené hors de lui-même par l’émotion au point d’oublier la réalité de tout être qui, elle, ne souffre jamais. C’est même justement parce qu’il ne l’oublie pas qu’il est en mesure d’aider efficacement celui qui a oublié et qui est envahi par la souffrance. La souffrance est un fait pour celui qui la vit et il ne sert à rien de lui dire que dans la non-dualité la souffrance n’existe pas.
Nous sommes tous fondamentalement divins et le propre du Divin est la joie parfaite.
Jésus reprend les paroles d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a consacré par l’onction pour porter la bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur ».
Nous sommes les miséreux de l’esprit, alors que nous disposons d’une fortune inimaginable et que nous vivons comme si nous n’avions rien, en nous inquiétant de tout. Les captifs sont ceux qui sont asservis à la croyance qu’ils sont le corps ou la personnalité. Les aveugles sont ceux qui ne voient pas la réalité de l’Etre, tout en croyant voir la réalité dans les phénomènes. Les opprimés sont ceux qui entretiennent l’idée que quelque chose d’extérieur les tourmente alors que c’est leur propre mental qui les tyrannise.
Il ne tient qu’à nous que cette « année de grâce » se transforme en vie entière. C’est ce que nous propose Patanjali.
Méditer c’est fixer son attention sur la nature océanique de la conscience.
C’est expérimenter qu’aucun mouvement de surface ne peut la troubler ou lui faire perdre sa nature. C’est être tellement attentif, tellement ouvert à cette conscience qu’on finit par s’identifier à elle et réaliser que cela a toujours été notre véritable nature.
Le chemin spirituel a pour objet de faire en sorte que cela qui sait en nous reconnaisse sa nature véritable. La tranquillité est essentielle pour cela. D’abord celle qui consiste à apaiser la surface, puis la tranquillité profonde, celle qui ne perçoit plus la vague comme autre chose que l’eau elle-même.
La Vérité n’est pas à inventer ou à créer. Elle est plutôt à découvrir, à dévoiler : retirer le voile qui cache le vrai visage de Cela qui voit en nous.
La méditation sur la présence nous dévoile notre véritable nature, immortelle, illimitée et remplie d’une joie inconditionnelle. Seule la reconnaissance de notre nature véritable peut nous libérer entièrement et définitivement de la souffrance.
Nous devrions toujours garder à l’esprit que nous sommes le Divin et que nous n’avons besoin de rien d’autre.
La pratique c’est tout ce que nous faisons consciemment pour amener à maturité la tranquillité du mental, c’est-à-dire être à l’aise dans toutes les circonstances. Pour cela il faut déployer de l’énergie et même du zèle. La réalisation spirituelle libère une énergie colossale, mais il faut d’abord investir toute celle dont nous disposons.
Notre énergie est très limitée au départ et nous ne devons pas la gaspiller de manière inutile. On ne peut espérer de résultats réels si l’on disperse ses pensées, son temps et son énergie en mille et un projets plus ou moins futiles. L’être humain a besoin de temps de silence et de solitude parfaits pour voir clair dans sa vie. Tout ce qui favorise ce silence, Patanjali le nomme pratique.
Sutra I-14 : « Cette pratique devient fermement enracinée si l’on s’y adonne sans interruption, avec ferveur et dévotion pendant longtemps ».
Il y a un véritable combat à mener à l’intérieur de nous et c’est toujours l’énergie la plus vigoureuse, la plus vivante, qui gagnera.
Seule une pratique ininterrompue et remplie de ferveur peut nous mener au but.
Si, pendant toute sa vie, on alimente la fragmentation mentale en continuant à se croire un être humain séparé et limité, c’est cela que nous emportons à notre mort et que nous conservons dans la vie suivante. Celui qui cultive la connaissance du Soi avec zèle, qui s’est véritablement établi dans la sagesse, conservera sa sérénité dans les pires épreuves. « Qui cherche la sagesse dès l’aurore la trouvera facilement : elle sera assise devant sa porte ».
Sutra I-15 « L’équanimité est l’état de conscience triomphant de celui qui s’est affranchi des désirs de ce monde et de l’autre ».
L’équanimité n’est pas la morosité, c’est la joie et le triomphe du bonheur.
Nous n’avons pas à combattre nos désirs, à les refouler, à nous torturer le corps et l’esprit. Il n’y a qu’à voir clair, à réaliser quel est le vrai désir, le seul désir, c’est-à-dire le désir de la plénitude et de la joie parfaite. C’est ce désir là qui alimente tous nos désirs incomplets et mal dirigés. Quand Jésus dit « garde les du Mauvais », le Mauvais c’est la fragmentation mentale, c’est l’idée que « le monde » est séparé de « moi ». Cette plénitude, ce paradis, ce royaume des cieux, n’est pas pour l’autre monde. Elle s’atteint dans cette vie-ci, dans notre incarnation humaine.
Nous devons, à la fois, investir toute notre énergie et notre enthousiasme dans notre chemin spirituel et nous abandonner au Divin.
Les deux sont indispensables et se rejoignent : la pratique ardente conduit à l’abandon ; ceux qui s’abandonnent en viennent à pratiquer avec ardeur.
Il n’y a de paradoxe qu’en apparence : la source de l’effort qui parait « personnel » c’est le Divin en nous. Seul le Divin nous appelle et accède au Divin. C’est ce que dit Jésus à ses disciples qui ont l’impression qu’entrer au Royaume de Dieu est impossible : « à l’homme ce n’est pas possible, mais à Dieu tout est possible ». L’abandon au Divin, y compris lorsqu’il nous appelle à agir, est tout ce qui est requis pour réussir.
Sutra I-24 : « Le Divin est cette Présence unique, libre de toute souffrance, de toute action, de toute cause et de toute conséquence ».
La Présence n’est pas un être plus grand et plus fort que tous les autres. Elle est différente de tout le reste et c’est pour cela que nous ne pouvons pas la concevoir avec nos pensées limitées.
En chacun de nous, le sentiment de la présence d’un être indivisible, immuable et monolithique imprègne chaque moment de notre vie. Cet être c’est ce que nous sommes en réalité ; le Divin c’est cela. C’est à cela que nous nous abandonnons, pas à une autre forme, une autre personne ou un être suprême qui serait distinct de nous.
Nous ne sommes pas des particules du Divin. Il n’existe pas de parties dans le Tout. Nous sommes le Tout.
« Les obstacles s’évanouissent quand nous connaissons l’Esprit unique », dit Patanjali. Quand nous sommes dans cette connaissance, il n’y a pas d’obstacles, il n’y a que des occasions.
Il est essentiel de mener une vie saine, physiquement et psychologiquement, car cela libère notre énergie et notre temps pour le chemin spirituel.
Plus nous maintenons notre attention sur l’Océan, plus le cœur s’ouvre et plus la vie devient simple et belle.
Pour nous y aider, nous pouvons nous rappeler sans cesse que nous ne pouvons pas mourir, personne ne peut mourir. Nous sommes la Vie.
Sutra II-1 : « Ascèse, étude de soi et abandon de soi au Divin : tels sont les aspects pratiques du yoga ».
Patanjali explique maintenant comment amener à la paix un être humain asservi à l’activité mentale et tourmenté et comment le guider dans la plénitude de l’existence.
Le mot ascèse signifie au départ « feu ». C’est le feu sacré de celui qui n’a plus le choix et qui se prend en main. C’est un mouvement de purification et de simplification. Il vise à rendre le pratiquant plus proche de l’état de contentement en lui montrant qu’il n’a absolument pas besoin de tout ce qu’il pensait nécessaire car il n’est absolument rien de ce qu’il croyait être. C’est le cœur de l’ascèse véritable : réaliser que nous ne sommes absolument rien de ce que nous pensons être, et qui est fondé sur la fragmentation mentale.
L’ascèse authentique n’est pas une répression, c’est une libération de notre véritable nature. Un véritable ascète est profondément joyeux.
L’étude de soi est l’examen de nos pensées, émotions, comportements, attentes, etc.
L’abandon de soi au Divin est rappelé ici car au moment de se lancer dans l’action de l’ascèse, le danger nous menace plus que jamais de nous croire les auteurs de cette action en tant que personne qui serait séparée du Tout.
La qualité d’une pratique se juge par ses résultats : est-on plus apaisé, plus heureux, plus joyeux, plus aimant ? Une fois que nous avons compris que notre but est d’en finir avec toute forme de souffrance et non seulement de l’apaiser temporairement en satisfaisant un désir après l’autre, tout devient clair. Mais c’est un chemin moins fréquenté que l’autre. « Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition et il y en a beaucoup qui le prennent. Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie et il y en a peu qui le trouvent ».
La souffrance vient toujours d’une distance entre la réalité telle qu’elle est et telle que nous la voulons.
Nous avons recouvert notre nature véritable, qui est pure conscience, de la prétention d’être une personne séparée. Et cette personne a toujours besoin de circonstances particulières pour être en paix. Comme ces circonstances ne sont jamais totalement et durablement réunies, cette personne souffre en permanence ou presque.
Ce n’est pas drôle de vivre toujours dans la tension d’un devenir, de l’espoir que la distance entre la réalité et nos désirs sera réduite et que cela nous rendra heureux.
La souffrance trouve son origine dans notre vision fragmentée qui nous sépare du « monde » et nous masque notre nature véritable, qui est joie et permanence. La cause de la souffrance étant intérieure, le remède aussi sera intérieur. Croire que les causes de la souffrance sont extérieures, c’est ajourner la libération.
Le péché, se tromper, manquer sa cible au sens étymologique, c’est être dans l’illusion de la solidité et de la permanence du monde physique et de notre monde mental. C’est surtout être dans l’illusion que nous existons en tant que personne séparée.
Le blasphème ce n’est pas de nous reconnaitre un avec Dieu, c’est plutôt de ne pas nous reconnaitre comme divin, c’est de dire que nous ne sommes pas Dieu.
La répétition et la compulsivité de nos désirs sont dues à notre incapacité à prendre conscience du désir véritable en nous. Ce désir est toujours celui de la paix absolue, le non-désir total.
La croyance que nous sommes le corps et non un être immortel, déclenche en nous la peur de la mort. Cela se vérifie à l’heure de notre mort physique, mais aussi aux moments de la mort quotidienne de nos préférences. Seule la méditation chasse ces peurs, car elle nous permet de prendre conscience de notre immortalité. La paix grandit quand le mental reconnait sa nature véritable.
Mais la méditation seule ne vient pas à bout des causes subtiles de souffrance. Il faut que tout notre intellect soit éclairé et se pénètre complétement de la lumière qui transforme la pensée.
Ce n’est pas l’action qui pose problème, c’est notre appropriation de l’action, l’idée que nous en sommes l’auteur et le bénéficiaire en tant que personne séparée.
Méditer c’est savoir que nous sommes établis depuis toujours et pour toujours dans la béatitude et qu’il n’y a rien à importer de « là-bas ».
Alors l’action appropriée nous apparait clairement et cette action ne laisse aucune trace car il n’y a personne pour la souhaiter ou la redouter. Nous cessons alors de choisir.
La joie est l’état de la conscience du Tout en harmonie avec lui-même. La souffrance est l’état dans lequel nous percevons une coupure dans le flot de la vie. La nature de la joie est l’unité, la nature de la souffrance est la séparation.
Plus nous nous identifions à notre nature éternelle et infinie, plus nous demeurons dans l’harmonie.
La manifestation, la vie terrestre sont des grandes joies car elles sont l’occasion de la libération. La vie spirituelle est une célébration, une joie permanente. Pour celui qui a compris l’unicité de la Vie, tout est joie. La vie spirituelle devient alors une marche triomphante vers la maturité de la joie.
C’est le sens et le but de la vie humaine que de connaitre la nature du Soi. Cela ne peut se faire que si le Soi est d’abord recouvert par la manifestation avant d’être découvert. L’incarnation humaine permet de connaitre l’océan par contraste avec les vagues à la surface.
Quand nous avons vécu toute notre vie en croyant que nous sommes le corps et les pensées, il est difficile de les laisser s’en aller.
Seuls ceux qui ont vu directement la réalité, leur réalité, n’entretiennent ni crainte ni doute. « Qui s’attache à sa vie la perd ; qui ne s’attache pas à sa vie en ce monde la garde pour la Vie éternelle ».
L’être réalisé a en permanence conscience qu’il est le Tout, que tout est le Tout. « Fendez du bois, je suis là ; levez la pierre, vous me trouverez là ». Le travail spirituel est le rappel constant du discernement de la réalité derrière la manifestation, la montée progressive de la lumière à l’intérieur de nous.
Le respect de la vie ce n’est pas seulement ne pas tuer ou ne pas blesser. C’est avancer dans le sens du flot de la vie, c’est couler avec elle.
Il s’agit d’être un avec la vie. Le corps et le mental deviennent alors des véhicules parfaits. La vie est une et inséparable. Quand nous avons compris cela, nous en bénéficions immédiatement. Il s’agit simplement d’être la vie.
II-33 Quand une pensée indésirable nous oppresse, nous n’avons qu’à nourrir la pensée contraire.
Une pensée indésirable c’est celle qui s’oppose au flot de la vie. Nous devons prendre conscience de la souffrance, de la peur ou de l’inconscience dont elle provient et qu’elle alimente et nourrir volontairement et en conscience la pensée contraire.
Quand nous sommes un avec la vie, quand nous sommes la vie, les êtres vivants le sentent et ils se sentent en confiance. Nous sommes tous des éponges qui absorbent les vibrations qui nous entourent.
La vie finira toujours par triompher de tout, l’amour est plus fort que la mort.
II-45 Nous atteignons l’état de parfait samâdhi en nous abandonnant totalement au Divin.
II-47 Pour cela, il suffit de se relâcher et de s’absorber dans l’infini.
Le divin est joie et aisance, nous ne pouvons pas y accéder par la souffrance et la crispation, mais seulement par le relâchement et l’abandon. Et nous absorber dans l’infini est ce qui nous aide le mieux à relâcher les tensions.
S’intérioriser c’est retourner son attention vers ce qui est le plus près de nous.
Nous sommes désormais moins attirés par le brillant superficiel des phénomènes et plus par la réalité elle-même. Nous éprouvons un besoin irrésistible de nous retirer du bruit et de la violence du monde des opinions.
Le diaphragme est une porte entre le monde des émotions et celui de la lumière, de l’amour et de la paix. La concentration sur la cage thoracique apaise les émotions et libère la voie de l’énergie spirituelle. Notre culture met l’accent sur les émotions, alors que celles-ci sont une manifestation relativement grossière. Les grandes émotions flattent l’ego. Très peu d’entre nous arrivent à transcender la prison des émotions. Méditer sur la cage thoracique nous guide gentiment vers une réalité plus subtile et plus durable que les émotions. Nous n’avons qu’à observer nos émotions pour nous apaiser. En présence d’une émotion intense, nous devons toujours prendre quelques instants pour observer notre souffle.
III-33 La lumière de l’intuition directe permet de tout connaitre.
Pourquoi ne pas viser le Tout dès le départ ?
Pourquoi se contenter de résultats partiels ? Tout dans le monde passera. Seule la réalité ne passera pas. Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroit.
La vraie nature du mental c’est le Soi, la pure existence. Il ne faut donc pas condamner son mental, ni même le combattre. Tout ce qui est à faire c’est de tranquillement remonter à son essence, le cœur de l’être, c’est-à-dire le secret de l’être, son plus intime.
Il faut méditer sur la lumière qui vient de l’intérieur, celle qui Est.
Ce qui nous soigne et nous sauve n’est pas extérieur à nous, c’est notre Soi qui est à l’œuvre en nous, pour nous et par nous.
IV-4 tout mental n’est que la création de l’ego
L’ego c’est le sentiment d’être une entité séparée du Tout. Ce que Patanjali appelle mental est la somme des impressions mentales accumulées et qui dictent nos préférences et nos aversions. La réalité ultime, donc la seule réalité, est l’être, le Soi. Seule la méditation dissout cette croyance erronée que nous sommes une personnalité distincte du Tout, croyance qui est à l’origine du cycle infini des désirs.
Les désirs remontent à la nuit des temps car la soif de plénitude est éternelle.
Au plus profond de chacun de nous, la soif de plénitude nous appelle et nous invite à passer de l’autre côté, à nous installer sur l’autre rive. Cette soif, cette nostalgie, est éternelle car elle vient du plus profond de notre être. Il n’y a donc aucun autre moyen d’apaiser cette soif que de se rappeler notre nature véritable. C’est ce que dit Jésus à la samaritaine : « celui qui boit de cette eau aura soif de nouveau ; mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle ».
Les désirs n’ont pas à être réprimés ou condamnés, ils ne font qu’exprimer notre soif de plénitude.
Face au désir, nous n’avons qu’à nous rappeler la plénitude et savoir que nous sommes cette plénitude. Le désir ultime de l’homme reflète son souvenir le plus profond, celui de la joie qu’il est. La paix n’a rien à voir avec l’accomplissement, ou non, de nos désirs. Il suffit de voir ce qui est : nous sommes déjà la plénitude.
IV-11 les désirs sont perpétués par l’asservissement du mental aux objets de son attention. L’élimination de cet asservissement entraine la disparition des désirs.
Tant que la joie est tributaire des phénomènes, elle est passagère et incomplète.
L’erreur consiste à croire que des personnes, des expériences, des objets, des émotions, vont un jour nous donner la joie absolue. Elle nous fait espérer que tout ira mieux si … Or, c’est justement la cause de notre souffrance. Ce n’est pas en essayant d’agir sur nos désirs que nous pouvons mettre fin à cette souffrance, c’est en sortant de cette erreur. C’est abandonner l’espoir qu’un jour tout ira mieux au profit de la certitude que tout est parfait maintenant.
Le point tournant de la vie consiste en cette expérience directe du Soi. Dès lors, plus rien n’est pareil ; nous ne pouvons plus revenir en arrière.
Nous perdons intérêt à tout ce qui ne révèle pas notre vraie nature en tant que Soi.
Quand la vision de l’Unique demeure stable en nous, c’est la libération définitive et totale, la plénitude.
IV-27 toute autre pensée qui se glisse alors dans le mental n’est que le résultat des impressions résiduelles
Une ou des expériences directes ne veulent pas dire que le mental a été totalement purifié. En fait, c’est à ce moment-là que commence le vrai travail. Il s’agit d’accueillir toutes nos pensées et de les lessiver parfaitement avec la conscience que nous sommes le Soi et rien d’autre. Tant que cela n’est pas complété, les impressions mentales résiduelles font de nouveau surface et risquent d’obscurcir notre vision.
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