L’amour, la médecine et les miracles

Bernie Siegel, chirurgien américain, a été un des pionniers de la médecine corps/esprit. Il raconte une partie de ses expériences et de son cheminement dans son best-seller L’amour, la médecine et les miracles. Il montre toute la puissance de l’amour comme force de vie et de guérison. En voici quelques extraits.

Je ne considère pas la mort comme un échec. L’échec, pour moi, c’est la peur de renoncer aux conditionnements négatifs de l’enfance.

Le fait que l’esprit régisse le corps, bien que négligé par la biologie et par la médecine, est la connaissance la plus fondamentale que nous ayons du processus de la vie. La paix inférieure diffuse dans le corps un message de vie. Alors que la dépression, la peur et les conflits non résolus envoient des messages de mort. Combien de médecins comprennent que l’attitude d’un individu face à la vie détermine à la fois la qualité et la durée de cette vie ?

Vivre pleinement avant de mourir

Peu de gens utilisent pleinement leur force vitale avant qu’une maladie potentiellement mortelle les incite à changer de cap. Mais pourquoi attendre la dernière minute ? Le problème fondamental, c’est souvent l’incapacité de s’aimer soi-même parce qu’on n’a pas été aimé à une période cruciale de sa vie. Généralement pendant l’enfance. La capacité de s’aimer soi-même, combinée à la capacité d’aimer la vie en acceptant qu’elle ne durera pas toujours, nous permet d’améliorer la qualité de notre existence. En tant que chirurgien, mon rôle consiste à prolonger la vie de mes patients pour leur donner le temps de se guérir. J’essaie de les aider à se sentir mieux, mais aussi à comprendre pourquoi ils sont tombés malades. Cela leur permettra de guérir réellement et pas seulement de se débarrasser d’une maladie particulière.

J’essaie de vous aider à atteindre cette partie de vous-même qui sait ce qui vous convient le mieux et de renforcer votre volonté de suivre ses conseils. Si vous souffrez d’une maladie dite mortelle, le changement dont je vous parle peut vous sauver la vie et la prolonger bien au-delà des prévisions médicales. Au minimum, il vous permettra de tirer du temps qui vous reste plus de satisfaction que vous ne le croyez possible aujourd’hui. Si vous êtes simplement maladif, toujours mal fichu, sans savoir pourquoi, les principes que j’ai appris peuvent vous rendre la joie de vivre et vous éviter de tomber malade à l’avenir.

La mort n’est pas un échec

Parce que personne n’est éternel, la mort n’est pas un échec. Le véritable échec, c’est de refuser le défi de la vie. Le fait de guérir contre toute attente n’est pas un miracle. C’est le résultat le plus souvent d’un dur travail. C’est pourquoi je préfère le terme d’auto-guérison qui souligne l’importance du travail personnel et conscient de la part du malade.

Ce que mes collègues médecins appellent « donner de faux espoirs » consiste simplement à dire aux malades qu’ils ne sont pas une statistique et qu’ils peuvent guérir contre toutes les statistiques. Même si ce qu’on espère le plus, c’est à dire la guérison définitive ne se produit pas, l’espoir nous soutient et nous pousse à réaliser un tas de choses tant que nous vivons. Le refus d’espérer n’est rien d’autre que la décision de mourir. Et je sais que plusieurs personnes sont aujourd’hui vivantes parce que je leur ai donné l’espoir et la conviction qu’elles n’étaient pas obligées de mourir.

Guérir c’est créer

La guérison est un acte créateur qui nécessite autant de travail, autant de patience et autant de détermination que n’importe quelle autre forme de création.

J’en suis arrivé à accepter la maladie et à considérer que ma tâche principale est d’aider les malades à trouver la sérénité. Cela place les problèmes physiques dans une plus juste perspective. La santé n’est pas le seul but. Il est beaucoup plus important d’apprendre à vivre sans peur, d’être en paix avec soi-même et avec l’idée de sa mort. Alors il peut arriver qu’on guérisse, et de toute façon, on n’est plus menacé par l’échec, inévitable lorsqu’on pense qu’il est possible de guérir de toutes les maladies et ne jamais mourir.

Nous sommes vivants jusqu’au dernier souffle

Il ne faut jamais oublier qu’on n’est pas vivant ou mourant, mais vivant ou mort. Tant que quelqu’un est en vie, il faut le traiter en vivant. Je trouve le mot « terminal » particulièrement odieux parce qu’il implique que la personne est déjà considérée comme morte.

L’attitude du médecin joue un rôle déterminant dans le succès d’un traitement. Les malades ont surtout besoin de sentir que celui qui les soigne leur accorde toute son attention. Seule l’empathie peut créer le lien nécessaire à la guérison.

Nous pouvons tous apprendre à nous soigner et à rester en bonne santé. Il suffit d’arriver à aimer la vie, les autres et nous-mêmes. Nous devons chercher l’équilibre et la sérénité pour que les transformations nécessaires puissent se produire.

Être heureux soutient notre santé

La vérité, c’est que les gens heureux sont généralement en bonne santé. Le rapport à soi-même est le facteur déterminant de la guérison et de la santé. Ceux qui vivent en paix avec eux-mêmes et leur environnement immédiat ont beaucoup moins de maladies que les autres. Le fait d’évoluer vers une meilleure acceptation de soi-même renforce les défenses immunitaires et permet de lutter contre la plupart des maladies. Une des choses dont nous avons le plus besoin est de nous pardonner à nous-mêmes. De nous accepter parfaitement imparfaits et de nous aimer comme nous sommes.

Une autre chose qui nous aide à guérir est de prendre conscience des idées – souvent très négatives – que nous nous faisons inconsciemment à propos de notre santé et de notre maladie. Si nous cessons de penser à la maladie pour anticiper la guérison, nous avons déjà posé les bases de notre traitement.

Je conseille à tous mes patients de prendre leurs décisions en fonction de ce qui leur semblerait juste s’ils devaient mourir le lendemain, bien un mois ou un an plus tard. C’est une façon de leur faire prendre une conscience immédiate de leurs désirs, même s’ils n’y ont jamais prêté attention. On ne peut pas entreprendre une psychanalyse avec des gens qui ne vivront peut-être pas assez longtemps pour la terminer. Il faut provoquer des changements rapides et le meilleur moyen c’est de les inciter à se demander ce qu’ils feraient si leur vie devait se terminer rapidement.

Résoudre les conflits intérieurs est la priorité

La résolution des conflits intérieurs doit être le premier travail du malade, car une fois que les choix conscients coïncident avec les désirs profonds, l’énergie mobilisée par la contradiction est libérée au profit du processus de guérison. En tant que médecin, mon travail consiste non seulement à proposer le traitement le mieux adapté à chaque cas, mais également à aider les malades à se trouver une raison de vivre, à résoudre leurs conflits intérieurs et à libérer leur énergie curative.

Les médicaments et les interventions chirurgicales ne sont pas à dédaigner. Ils font gagner aux patients un temps précieux, qu’il peut utiliser pour changer sa vie.

Lorsque nous sommes malades, nous pouvons avoir l’impression que notre monde est très sombre. Mais des sources de lumière existent. Chacun de nous possède une étincelle intérieure Appelez-la l’étincelle Divine, si vous voulez. En tout cas, elle est là et elle peut éclairer le chemin de la guérison.

Nulle volonté consciente ne remplacera jamais à long terme l’instinct de vie. Carl Jung.

Chercher d’abord la joie et la paix intérieures

Guérir n’est pas l’objectif essentiel. En se proposant comme but la guérison, on risque d’échouer, tandis qu’en recherchant la joie et la paix intérieures, on peut réussir. Et en trouvant la paix de l’âme, on peut retrouver la santé, car on crée en soi une atmosphère propice à la guérison. Cela est possible pour chacun d’entre nous.

Résoudre ses conflits intérieurs, découvrir et écouter son moi profond et vivre le plus possible dans l’amour dégage une énergie formidable, qui soutient fortement le processus biochimique de la guérison.

Aimez et vous serez heureux

Si vous choisissez d’aimer et de rendre les autres heureux, vous trouverez l’amour et le bonheur. Le premier pas vers la sérénité intérieure, c’est la décision de donner de l’amour sans attendre qu’on vous en donne. La paix intérieure peut tout guérir. Quand nous choisissons d’aimer, l’énergie de l’amour se répand dans notre corps et le guérit ou nous donne ce dont nous avons besoin pour quitter cette vie sereinement. La dimension spirituelle, c’est-à-dire croire qu’il existe un sens à l’univers et à notre vie et que ce sens est bienveillant et positif, est essentielle pour cela. Croire en une puissance supérieure bienveillante donne de fortes raisons d’espérer et l’espoir est un facteur de guérison très important. C’est, d’ailleurs, une des principales clés de l’efficacité du programme des Alcooliques Anonymes, qui a permis à des millions de personnes de sortir enfin de l’enfer de l’alcool.

La spiritualité dans ce sens c’est la capacité à trouver le bonheur dans un monde imparfait et à nous aimer avec notre imperfection. Paix, amour, humilité, confiance et pardon sont les marques de la spiritualité. On les retrouve toujours chez les personnes qui guérissent d’une grave maladie, comme chez celles qui terminent leur vie paisiblement.

L’absence d’amour et l’amour conditionné sont à la base de toutes les maladies. Car l’épuisement et l’affaiblissement du système immunitaire qu’ils entrainent rendent le corps plus vulnérable. Toute guérison, et toute fin de vie apaisée, sont incroyablement soutenues par la capacité de chacun à donner et à recevoir un amour inconditionnel.

Quand je réussis à aider les gens à s’aimer et s’accepter comme ils sont, ils deviennent capables de donner à leur tour. Ils découvrent alors que cela les rend heureux et décuple leur énergie.

L’amour, une force de vie et de guérison incroyablement puissante

Une des récompenses immédiates lorsqu’on aime inconditionnellement, c’est un message de vie pour le corps. L’amour inconditionnel est le meilleur stimulant du système immunitaire. L’amour guérit, voilà la vérité. Il nous guérit de la maladie de vivre une vie dépourvue de sens. Il nous permet de vivre dans la paix et la joie, quelle que soit la durée de notre vie. Il augmente aussi la possibilité de guérir physiquement, mais ce n’est pas le but premier.

Les proches des malades peuvent les aider énormément pour accueillir toutes leurs peurs, leurs rancunes, leurs conflits non résolus. Le chemin consiste à apprendre à s’aimer soi-même autant qu’à aimer les autres, à s’affirmer et à pardonner dans le même mouvement.

Pour faire jaillir la source de l’amour, nous avons à nous libérer de nos peurs. Cela veut dire les accueillir sans nous laisser envahir et diriger par elles. L’amour nous aidera, d’ailleurs, dans ce mouvement. Car aimer est incompatible avec la peur. Pardonner est un autre moyen puissant pour se libérer de l’emprise de la peur.

Qu’on soit malade ou bien-portant, quand on donne aux autres de l’amour et de l’aide, on se sent envahi par la chaleur et la paix.

Écoutez votre intuition, elle saura vous guider

Souvenez-vous que votre être profond est amour et laissez-le s’exprimer et s’étendre le plus largement possible autour de vous, d’abord à ceux qui vous sont agréables, puis le plus loin possible, même à ceux pour qui ce sera difficile. L’amour n’est pas une émotion, c’est un choix, une manière de vivre en voyant l’amour au plus profond de soi et de tous les autres, au-delà de toutes les apparences.

L’amour peut tout transformer, tout revivifier, tout réunir, tout guérir. Il n’y a rien que l’amour ne puisse faire, si nous le laissons nous remplir et nous conduire. Le pire n’est pas de mourir. Le pire est de vivre sans aimer. Mettez-vous à l’écoute de votre intuition, elle vous conduira vers la vie véritable, celle qui vous rendra heureux et serein, quelle que soit sa durée.

Pour aller plus loin, le site de Bernie Siegel (en anglais) et mon témoignage Peut-on guérir par miracle ?

Voir aussi l’article sur le travail du docteur Sylvie Cafardy Expériences de mort imminente et fin de vie

Celui sur le livre de Lisa Smartt Un pied dans le ciel et un pied sur la Terre

Et celui sur le médecin Christopher Kerr Les expériences de fin de vie : l’espoir et le sens pour ceux qui partent. Et pour ceux qui restent.

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