Le docteur Patrick Theillier a été pendant 12 ans responsable du Bureau des constatations médicales de Lourdes. Dans son livre « Lourdes, Terre de guérisons », il témoigne que des guérisons ont bien lieu à Lourdes et en grand nombre. Le comité médical international chargé d’examiner les guérisons déclarées par des pélerins a reconnu que plus de 7 200 cas au total étaient des guérisons inexpliquées en l’état de la science. L’Église catholique applique des critères encore plus stricts et a reconnu, pour sa part, 70 guérisons miraculeuses. En outre, le nombre réel de guérisons est très supérieur à celles qui sont déclarées. En effet, peu de personnes guéries osent faire le parcours long et contraignant qui permet de soumettre leur cas à un groupe de médecins, chargé de constater :
- qu’elles étaient bien malades ;
- qu’elles sont bien guéries de manière définitive ;
- et que leur guérison ne peut pas être expliquée médicalement.
Des guérisons intégrales
Patrick Theillier témoigne aussi – et peut-être surtout – que les personnes qui sont venues le voir n’ont pas été « seulement » guéries dans leur corps. Elles affirment toutes « avoir été touchées dans tout leur être, y compris dans leur cœur profond, ce lieu sacré reconnu par toutes les religions ». Les guérisons de Lourdes portent sur l’ensemble de la personne, corps, âme et esprit.
Son livre décrit, notamment, un grand nombre de guérisons intervenues depuis les apparitions de la Vierge Marie à Bernadette, en 1858. Il souligne que les critères de reconnaissance de ces miracles par l’Eglise catholique sont particulièrement stricts, pour être le plus probants possible. De ce fait, le nombre réel des guérisons inexplicables est bien supérieur à celui reconnu officiellement. Sur plus de 7 000 guérisons déclarées au bureau médical, 70 seulement ont été déclarées « miraculeuses ».
Voici quelques extraits du livre de Patrick Theillier.
Le meilleur discernement de ces guérisons n’est pas tellement de chercher « d’où ça vient ? », ce qui n’est pas toujours évident, mais plutôt : « vers quoi ça conduit ? ». Ce qui se passe à Lourdes n’a rien de paranormal ou d’occulte. Ce n’est pas de la magie, cela ne conduit pas à la superstition. Le miracle permanent de Lourdes, c’est l’amour en actes qui s’y vit à chaque instant. Ces miracles nous ouvrent à une autre dimension. Tout en nous laissant toujours libres de nous fermer ou de nous ouvrir à elle.
Qu’est-ce qu’un miracle ?
« Dans le miracle, il y a suffisamment de clarté pour ceux qui veulent bien croire, et suffisamment d’obscurité pour ceux qui ne le veulent pas », disait Blaise Pascal.
Un miracle est un fait que la science ne pourra jamais expliquer ni reproduire, dans lequel le bénéficiaire – et/ou les témoins – voient un signe et un acte de l’amour de Dieu. Les deux parties de cette définition sont importantes : les miracles n’ont pas pour but de nous assurer uniquement la santé ou la prospérité, mais de nous remettre devant l’essentiel : Dieu existe et Il nous aime !
Ainsi, le miracle est avant tout « signe » de l’Amour de Dieu, manifestation de Dieu ami des hommes, preuve de sa relation aimante et personnelle avec nous.
Et les guérisons spontanées ?
Un argument qui revient souvent est de soutenir qu’il s’agit d’une « rémission spontanée ». En effet, dans la littérature médicale, on décrit des rémissions de maladies graves qui ne s’expliquent pas « dans l’état de nos connaissances scientifiques ». Les sceptiques utilisent cette constatation pour dire qu’il y a statistiquement autant de miracles dans les hôpitaux qu’à Lourdes…
C’est déjà reconnaître que la médecine n’est pas une science exacte et qu’elle ignore certaines choses ! Or, la différence est nette entre les guérisons spontanées et les miracles. En cas de rémission spontanée, la personne ne sait, le plus souvent, pas quand elle a progressivement guéri. En outre, elle n’y voit généralement aucune cause particulière. Ces guérisons sont une « anomalie » statistique. Elles devraient pourtant poser question à la science médicale, car il se passe bien quelque chose qui sort du paradigme médical actuel. Mais elles n’ont rien à voir avec un miracle.
Le miracle est, par nature, spirituel
Avant toute chose il faut comprendre que la guérison miraculeuse vient de Dieu. La spécificité de cette guérison, c’est que le malade sait et sent qu’il guérit à un moment précis, qu’il reconnaît sans hésitation. Cette guérison se manifeste par des signes psychosomatiques : « sensation de chaleur », « frémissement ou tremblement intérieur », « souffle chaud « etc.
Mais les signes sont surtout spirituels : paix, joie, amour, force intérieure. La personne a une conscience claire, sûre et précise de sa guérison et il existe pour elle un « avant » et un « après ». Elle en sort différente, transformée, dans toutes ses dimensions, physique, psychique et spirituelle. Cette guérison est complète, totale, définitive.
Comme le dit Bernard Billet : « On vient en nombre croissant à Lourdes, et pour y guérir. On y guérit d’ailleurs toujours – mais pas toujours de la même façon : la conversion aussi est une guérison, et la guérison physique est le signe du salut de l’esprit ».
Un témoignage bouleversant
Voici un témoignage que je trouve très émouvant et frappant, celui d’une femme atteinte d’une sclérose en plaques (SEP) à un stade très avancé. Elle décrit parfaitement que sa guérison a touché l’ensemble de son être, pas seulement son corps. Elle explique aussi qu’il n’a pas été si facile de vivre après sa guérison ou même d’en parler. Ce qui rejoint, d’ailleurs, les récits de nombreux Emistes.
« La SEP est une horreur, mais elle m’a permis de me révéler que ma vie, c’était du toc. Je l’avais construite sur les apparences, la quête du pouvoir et de l’argent, sur des pseudo-valeurs qui soudain sonnaient creux. Le décor s’écroulait sur du vide. À l’époque, il ne fallait pas me parler de Dieu.
Le troisième jour, pendant la messe, j’avais décidé de prendre mon mal en patience. J’ai regardé la statue. Et là, il s’est passé quelque chose en moi. Je me suis tournée vers le Seigneur : “j’ai peur Seigneur et j’ai mal, qu’attends-tu de moi, pourquoi toutes ces larmes ?” Puis j’ai demandé à Marie de m’accueillir dépouillée et réceptive, avec ma détresse du cœur. Je crois que mon cœur a murmuré à Marie : “Tu es une femme, tu es une mère, tu dois comprendre ce que je subis. En fait, je n’en peux plus…”
Une profonde consolation
Et j’ai craqué, j’ai commencé à pleurer, à pleurer. Plus je pleurais, plus Marie me prenait dans ses bras et me consolait. Une merveilleuse chaleur m’enveloppait. Quelque chose se transformait en moi. J’avais l’intime conviction qu’une Maman du Ciel venait de me visiter, de me faire un signe. Lorsque je suis rentrée à la maison – toujours en fauteuil – mon mari m’a trouvé très changée : “Tu es accessible, et… joyeuse ”.
Je souffrais physiquement mais, c’est vrai, j’étais joyeuse. Je n’étais plus un bloc, une armure, une carapace. J’avais goûté une douceur. Je savais maintenant que le sourire de ces bénévoles venait du cœur et que cette Mère du Ciel me tenait la main. J’ai même pensé : “Bon, j’ai rencontré Marie, mais ça suffit, ne me pousse pas trop avec Jésus !”
Retour à Lourdes
Et j’ai eu envie de retourner à Lourdes l’année suivante. Je voulais demander à Marie un répit dans ma maladie : elle progressait trop vite et je ne pouvais pas profiter de mes enfants. J’y suis donc repartie en mai 2004. Là, je voulais tout faire, mais c’est mon corps qui ne suivait pas. Et lorsque j’ai voulu aller aux piscines, j’étais tellement épuisée que le médecin a refusé. Une hospitalière a tant insisté qu’il a fini par craquer. À la piscine, me voilà tenue par deux compagnes, les pieds dans l’eau. Nous avons prié, elles me plongent et, tout à coup, comme une boule de feu : la sensation d’être envahie par un amour inouï, pur, immensément puissant.
Jésus a posé son regard sur moi
C’est irracontable ! Les yeux me piquaient, les jambes me brûlaient. Les premiers mots que j’ai pu balbutier étaient : “Jésus a posé son regard sur moi, je sais qu’il m’aime, qu’il nous aime.” Quelques heures plus tard, lors de la procession du Saint-Sacrement, mon fauteuil crève. On me propose un de ces chariots bleus qui me faisaient horreur. Je n’avais pas le choix. Alors je me lève, et je reste debout en attendant le chariot. Je reste debout… !
L’effet Lourdes
J’ai pensé aussitôt : “C’est l’effet Lourdes ! J’ai mon répit, merci Marie”. Je n’ai rien montré sur le moment. La nuit suivante, toute excitée, j’ai testé “l’effet Lourdes” : je pouvais aller aux toilettes en marchant, sans aide. Je sentais le froid du carrelage sous mes pieds. Je voyais normalement : j’étais passée de 5 % à 99 % de champ visuel. Extraordinaire !
Mon problème, c’est que je ne pouvais le dire à personne : cela n’existe pas les miracles ! Même à Lourdes… Et puis, je pensais que ce serait un simple répit. Pourtant, le 19 juin suivant, j’ai passé une IRM de contrôle : elle ne montrait plus que deux petites cicatrices. La maladie avait disparu. Bref, j’étais guérie. Les seules tâches qui demeuraient étaient en mon âme. Ce sont elles que j’ai entrepris de soigner. En effet, je savais désormais que le Christ n’était pas un super-gourou mais mon Sauveur. Et son amour, si puissant, avait failli me faire exploser ; il avait irradié mes nerfs, mon corps, et, en passant, il avait brûlé la maladie en même temps que le mal de mon âme.
Des suites parfois difficiles
Cette guérison fut une libération intérieure. Elle m’a ouvert un chemin, offert une nouvelle vie dans la lumière. Précisons : c’est merveilleux, mais ce n’est pas une sinécure. Par certains côtés, c’est même une vraie galère. Beaucoup de gens – dont des prêtres – me regardent avec méfiance et me recommandent le silence. Or, il n’est pas question de le crier sur la place publique, mais une telle rencontre qui change votre vie, votre cœur – et votre corps, comme un signe – c’est quand même bon de pouvoir le partager !
Et puis dans un village, ça cancane : j’étais “la handicapée” et me voilà debout : bizarre ! Certains pensent que j’ai arnaqué l’assurance maladie… À la maison, il a fallu retrouver un équilibre dans les tâches et les rôles avec mon mari, se redécouvrir avec les enfants. Aujourd’hui, je mène une vie absolument normale. J’ai repris des engagements associatifs au Secours Catholique, dans la préparation à la foi, l’accompagnement de personnes malades de la SEP, etc.
La joie demeure
Et je prie sans cesse : « Marie, garde-moi en paix ; Jésus, j’ai confiance en toi. » Une nouvelle vie a commencé avec le Christ. Et un troisième enfant nous est né. Nous l’avons baptisée Marie, bien sûr, et j’ai ajouté Lou… comme louange. Car je ne cesse de rendre grâce pour les merveilles que le Seigneur a faites pour les “pécheresses” comme moi ! Les trois mots qui me guident sont : « Oui, Servante, Alléluia ». Leurs initiales – OSA – sonnent mieux que SEP, vous ne trouvez pas ? »
Les guérisons miraculeuses sont des signes
Les miracles sont des signes. Alors, de quoi ces guérisons miraculeuses sont-elles le signe ? Tout simplement de la véritable Guérison. Les guérisons miraculeuses nous révèlent ce qu’est la vraie Guérison que nous pouvons vivre, celle du cœur qui nous ouvre toutes grandes les portes de ce « château intérieur » décrit par les mystiques, ce passage dans « l’autre monde » indiqué par la Vierge à Bernadette. On peut dire que les miracles de Lourdes sont les icônes de cette guérison intégrale, celle à laquelle nous sommes tous appelés.
Pour en savoir plus : Patrick Theillier a écrit plusieurs livres, dont deux consacrés aux EMI. Vous pouvez trouver ses ouvrages, par exemple, à la Fnac ou sur Amazon
Sur les guérisons miraculeuses, voir également l’article Peut-on guérir par miracle ?