Dans son livre Contacts spontanés avec un défunt, la psychiatre suisse Evelyn Elsaesser partage des centaines de témoignages de vécu subjectif de contact avec un défunt, ou VSCD. Pour moi, c’est une autre preuve de ce que la mort n’est pas la fin de la vie, mais le passage dans un autre état. Voici quelques extraits de son livre.
Qu’est-ce qu’un VSCD ?
Un VSCD est un contact spontané et direct, apparemment initié par le défunt. Il diffère donc des cas dans lesquels la personne cherche à entrer en contact avec un disparu, que ce soit à l’aide d’un médium, d’appareil, de méthodes d’hypnose ou autre.
Il existe plusieurs types de VSCD
Le contact peut se faire par la vue, l’ouïe, le toucher ou l’odorat. S’y ajoutent les VSCD de ressenti d’une présence et les contacts survenant pendant le sommeil, lors de l’endormissement ou au réveil. Très souvent, plusieurs organes sensoriels sont impliqués simultanément. Les récepteurs rapportent par exemple qu’ils ont entendu une proche décédée leur dire qu’elle allait bien et qu’ils ne devaient pas s’inquiéter pour elle, tout en sentant le parfum qu’elle avait l’habitude de porter.
Les VSCD sont-ils des hallucinations ou une manière de se consoler de la perte ?
Mon expérience de psychiatre me permet de dire que les VSCD ne répondent pas aux critères des hallucinations de type psychotique, ni à ceux d’hallucinations induites par des drogues.
En effet, les hallucinations d’origine psychotique surviennent dans le contexte précis d’une pathologie mentale comme, par exemple, la schizophrénie. Les personnes affligées d’une maladie mentale hallucinatoire souffrent d’un enfermement psychique douloureux. Elles sont tourmentées, avant, pendant ou après l’épisode hallucinatoire.
Les VSCD n’ont rien de commun avec une hallucination psychotique
Or, ce n’est pas le cas de l’immense majorité des personnes faisant des VSCD : elles ne présentent aucune pathologie psychotique qui pourrait expliquer leur expérience. De plus, les hallucinations d’origine psychotique ont très souvent une tonalité négative ou traumatisante : vécu de persécution, d’humiliation, de menace, etc.
Au contraire, les personnes ayant fait un VSCD décrivent, pour la plupart, une expérience positive, voire même très positive. De même, l’après-coup d’un épisode hallucinatoire accentue la souffrance de la personne psychotique, alors que, dans la plupart des cas, les personnes ayant fait un VSCD décrivent au contraire un apaisement, une ouverture du coeur, avec souvent un impact bénéfique sur le vécu de leur deuil.
Les VSCD ne sont pas non plus une projection du désir de revoir la personne disparue
Alors non : il ne s’agit pas d’hallucinations… « Oui mais » rétorque-t-on parfois « n’est-ce pas le désir de retrouver la personne disparue qui induit ces manifestations ? N’est-ce pas une projection purement psychologique ? ». En effet, quel parent, quel conjoint, quel enfant, ne souhaiterait pas établir un contact avec son enfant, son conjoint, son parent, par-delà sa mort ?
Certes… mais si le désir de se retrouver était le seul élément, l’élément moteur, qui induit un VSCD, ne serait-il pas logique de penser que toutes les personnes en deuil feraient l’expérience d’un VSCD ? Or, on ne peut que constater que ce n’est pas le cas !
Ainsi, il est difficile d’affirmer que la seule force du désir de retrouver l’être aimé soit à l’origine de la survenue d’un VSCD. De plus, des VSCD qui surviennent chez certaines personnes qui n’éprouvaient pas un tel désir et qui pourtant en font l’expérience.
Et plus encore, que dire des VSCD expérimentés par des personnes qui, au moment de cette expérience, n’avaient pas connaissance du décès de leur proche ? Comment pourrait-on vouloir retrouver un proche par-delà sa mort, alors qu’on ignore même que cette personne est décédée ? Alors non : le seul désir de retrouver l’autre n’est pas l’agent moteur d’un VSCD…
Une vision complémentaire de celle des Expériences de Mort Imminente
Les EMI suggèrent, elles aussi, que la conscience continue après la mort physique. Dans les EMI, cette possibilité est abordée via l’expérience des personnes qui « meurent ». Alors que, dans les VSCD, on a le point de vue des personnes qui « restent ». On se voit ainsi offrir deux regards, deux perspectives extrêmement différentes, mais qui pourtant semblent pointer vers une même direction.
Les VSCD ne sont pas des expériences religieuses
Le fait d’être croyant, agnostique ou athée n’influence en aucune manière la nature de l’expérience, ni la probabilité de la vivre. Une croyance préexistante en la survie de la conscience après la mort physique n’est nullement un prérequis pour expérimenter un VSCD. Ainsi, il n’est pas étonnant que ces vécus ne consolident que très légèrement les croyances religieuses au sens d’adhésion à une religion déterminée. En revanche, les personnes ayant vécu un VSCD se disent beaucoup plus spirituelles après leur expérience, au sens où elles savent que l’univers physique n’est pas le seul qui existe.
Les VSCD procurent le plus souvent un sentiment d’amour, de paix et de sérénité
« Mon père décédé en 1994 m’est venu en pensée. Puis j’ai cessé de faire ce que je faisais, je me suis retournée comme si une personne était entrée dans la cuisine et je suis restée immobile. J’ai ressenti de la chaleur et de l’amour, mes larmes se sont mises à couler de joie. Je me sentais bercée, comme s’il m’avait prise dans ses bras. J’ai eu des mots dans ma tête, de réconfort. J’ai eu l’impression que cela durait longtemps. Je me suis sentie alors d’un calme et d’une sérénité incroyables. Puis toujours aussi bien, j’ai repris mes activités me rappelant d’un seul coup que c’était mon anniversaire ».
« Quand je pense à mon être cher décédé (soit presque toute la journée, comme c’était le cas quand il était incarné…), il s’agit de mon ressenti intérieur avec mes pensées. Or mon ressenti intérieur est marqué par le vécu douloureux de l’absence. Quand mon être cher décédé est présent, je le ressens d’abord à l’extérieur de moi, et c’est son état que je ressens ; or son état n’est qu’amour et joie ».
Les VSCD sont plus qu’un simple ressenti de la présence du défunt ; ce sont des messages d’amour et de réconfort
Les témoins disent avoir, en plus, saisi l’intention des défunts, c’est-à-dire leur désir de les informer qu’ils continuent d’exister et qu’ils vont bien. Les défunts voulaient aussi leur faire ressentir l’amour qu’ils leur portent et le réconfort qu’ils souhaitent leur apporter.
« Un matin, au moment où j’allais me réveiller vraiment, plus tout à fait endormie mais pas complètement réveillée, j’ai entendu la voix de mon beau-père. Je l’avais vu la veille dans un état plus dépressif que jamais. Il m’a dit : “ Ne t’en fais pas. Je vais bien maintenant ”. Quinze minutes plus tard, mon téléphone sonnait. Les voisins de mes beaux-parents m’annonçaient la présence des pompiers et gendarmes “ pour mon beau-père ”. Décès par suicide. Il m’a “ parlé ” à l’heure où il est mort. »
« Un grand calme s’est installé en moi, une confiance absolue, aucun doute possible que c’était elle, un frisson et une douce chaleur m’ont traversée. J’ai arrêté de pleurer aussitôt. »
« C’était un message d’amour, de protection : je suis toujours près de toi ».
« Mon mari décédé depuis une semaine m’est apparu très nettement le matin à mon réveil. J’ai ouvert les yeux et je l’ai vu assis au bord du lit à mes côtés ; il avait un air radieux. Surprise mais pas du tout effrayée, je lui ai dit un peu bêtement : “ Mais alors tu n’es pas mort ? ”… Il a disparu aussitôt. Je suis restée stupéfaite mais avec un sentiment de grand bonheur. Cela fait à présent deux ans et le souvenir de son image ‘ réelle ’ (en 3D) est intact ».
Quand les VSCD surviennent-ils ?
La majorité des expériences surviennent dans l’année qui suit le décès, avec une forte concentration dans les premières vingt-quatre heures et jusqu’à sept jours après le trépas. D’autres contacts se produisent à une fréquence décroissante de deux à cinq ans après le décès.
Les contacts qui ont lieu plus tard, parfois même des dizaines d’années après le décès, sont plus rares et servent souvent à avertir les récepteurs d’un danger imminent. Ces expériences sont nommées des « VSCD de protection » (voir plus loin).
Les visions au moment du décès
Lors d’une vision au moment du décès, les personnes en fin de vie perçoivent des proches décédés très peu de temps avant de mourir et communiquent avec eux.
À l’instar des VSCD, les visions mettent en scène des conjoints/partenaires, parents ou amis significatifs des mourants avec qui ils avaient entretenu des liens émotionnellement forts de leur vivant.
Occasionnellement, l’objet des visions représente une entité religieuse ou mystique, façonnée selon l’appartenance religieuse du mourant. Plus rarement, des visions d’environnements paradisiaques sont rapportées, décrits comme des paysages terrestres sublimés.
Un passeur d’âmes
Les visions au moment du décès mettent en scène un proche décédé dont la mission semble consister à amener la personne en fin de vie vers le monde spirituel.
Comme les VSCD, ces visions sont immédiatement perçues comme réelles par les mourants et provoquent un réconfort instantané. Elles les libèrent de la peur de la mort et leur donnent sérénité et acceptation de la mort proche.
La conscience accrue à l’approche de la mort
Les visions au moment du décès s’inscrivent dans le contexte plus large de la « conscience accrue à l’approche de la mort » dont elles sont l’une des composantes essentielles. Cet état de conscience lié à la proximité de la mort comprend souvent le besoin de réconciliation et la recherche des conditions pour mourir en paix.
Cet état permet souvent aux personnes en fin de vie de savoir instinctivement que leur mort est proche, même si leur état de santé ne laisse pas prévoir une fin imminente. Cette certitude les saisit environ dans les dernières soixante-douze heures avant le trépas.
Un dernier adieu
Plus de 20% des participants à notre étude, soit environ 200 personnes, ont vécu un VSCD au moment du décès. Les témoins sont alors prévenus du décès par le défunt lui-même, avant toute autre source d’information.
Ils peuvent, par exemple, voir ou entendre leur proche leur annonçant sa mort avec sérénité. Notons en passant que les défunts semblent souvent utiliser le verbe partir, comme s’ils s’apprêtaient à entreprendre un voyage. Parfois le défunt ne transmet pas de message mais les récepteurs comprennent immédiatement qu’il s’agit d’un dernier adieu.
Des messages d’amour et de joie
« Ma grand-mère était très malade et nous savions que la maladie l’emporterait rapidement. Le dimanche soir à l’hôpital, nous étions tous autour de son lit pour lui dire au revoir. Je suis partie en dernier, sachant au plus profond de moi que c’était la dernière fois. Curieusement, je n’étais pas triste ! Dans la nuit du mardi au mercredi je me réveille attirée par une forte présence. Et là, juste en face de moi, à 2 ou 3 mètres seulement, légèrement en hauteur, je perçois sa présence sans la voir ! Une espèce de brume blanche voilée, lumineuse, et surtout une sensation incroyable m’envahit, de bonheur, de paix, d’Amour. Je lui souris.
A ce moment-là, je sais qu’elle est passée de l’autre côté et qu’elle est venue me dire au revoir et me rassurer. Apaisée, je me rendors et le lendemain pars travailler. Le téléphone sonne sur mon lieu de travail en milieu de matinée, c’est ma maman. Elle m’annonce émue la mort de ma petite grand-mère ! »
Un réveil bouleversant
Ce VSCD qui a réveillé notre répondante s’est également produit à l’instant même du décès : « J’étais à Madrid et la visite de mon mari tout souriant m’a réveillée à 5 h 30 du matin. Il me disait qu’il était parti et qu’il m’aimait. Ce n’était pas un rêve. J’ai su après qu’il était décédé à 5 h 30 du matin ».
« Mon amie d’enfance malade et condamnée par une maladie rare est venue me visiter la nuit où elle est partie. Je ne le savais pas au moment où je l’ai vue souriante, heureuse et détendue, alors qu’elle souffrait et était paralysée. Elle m’a indiqué qu’elle allait bien, que je n’avais pas de souci à me faire car elle était en paix et heureuse. Nous avions 20 ans et elle avait son visage d’enfant comme quand nous avions l’âge de l’insouciance et j’étais heureuse pour elle.
Ma mère est venue me réveiller, il était environ 8 heures du matin, en me disant que Christine était partie pendant la nuit. J’ai alors compris qu’elle était venue me faire un signe pour me dire de ne pas être triste car elle était heureuse ».
Des vécus parfois totalement imprévisibles
Dans certains cas, le décès n’était pas prévisible car la personne n’était pas malade et est morte lors d’un accident ou d’un infarctus. L’attente de la mort imminente d’un proche très malade ou âgé ne pourrait donc agir comme élément déclencheur du VSCD que dans certains cas.
Les données récoltées appuient cette hypothèse. Pour 48 % de nos témoins, le décès était prévisible, 8 % en sont incertains, et pour 44 % le décès n’était pas prévisible.
Des preuves de vie
« Je pense, en particulier, à une patiente atteinte d’un cancer avancé. Une personne très spirituelle. J’étais chef de service et nous l’avons accompagnée trois mois. Nous étions proches, avec une forte alliance thérapeutique. Je l’ai saluée avant de partir en vacances à l’étranger, persuadée que je ne la reverrais pas vivante. Le dixième jour, dans un moment où j’étais parfaitement détendue et calme, je ressens soudain une chaleur au niveau du plexus. Elle se diffuse dans le coeur, puis me déclenche un large sourire… Immédiatement, je sais que c’est la patiente qui vient me saluer car elle est décédée.
Je lui parle à haute voix en la remerciant de venir me dire au revoir et lui dis qu’elle peut aller en paix vers la Lumière. Une joie intense et une communion profonde m’ont envahie. De retour en France, il m’a bien été confirmé le jour et l’heure du décès de cette patiente… avec une heure de décalage par rapport à l’heure notée, qui correspond à l’heure de décalage horaire ».
Je vais bien, ma puce
« Maman est décédée subitement, suite à une crise cardiaque. Ce fut très dur, c’était la première fois que je vivais la perte d’un être cher. J’étais pleine de colère ! J’en voulais à la terre entière de m’avoir pris ma maman qui n’avait que 70 ans ! Je n’avais même pas eu le temps de lui parler de mon projet de livre ! Le lendemain matin, je suis sortie de mon sommeil et je sens qu’elle est là… Elle me serre fort dans ses bras. Il fait presque jour, je cherche si quelqu’un est là, dans ma chambre, mais je ne vois personne. Je ressens juste sa présence et elle me murmure à l’oreille : “Je vais bien ma puce, ne t’inquiète pas, je suis là et je t’aiderai pour ton livre ”, puis je sens une caresse d’une tendresse infinie sur la joue.
Les larmes coulaient sur mes joues et, paradoxalement, j’avais une paix intérieure incroyable ! Depuis ce décès, je suis devenue beaucoup plus spirituelle !!! Elle m’a ouvert un chemin. Un an après, mon livre était publié le jour de sa date anniversaire de décès. Elle m’a beaucoup accompagnée, j’ai souvent ressenti ses venues dans mes rêves. Cette expérience a été bouleversante ».
Une photo très spéciale
« Il m’a donné plein de preuves de sa “ non mort ”… Si je dois en choisir une, je parlerai de cette photo : je suis dans une ferme auberge en Belgique, il fait beau, nous mangeons dehors. Je trouve les lieux et la bâtisse très chouettes, je prends des photos. Le lendemain, de retour chez moi, je les regarde, sur l’une d’elles je vois mon reflet dans la vitre, quelque chose m’interpelle, je zoome, il y a un autre reflet à côté de moi. Je ne suis pas sûre, je demande à mon mari de me dire ce qu’il voit, il me dit : “ c’est lui…, je le reconnais bien, il a ses lunettes de soleil, c’est ce modèle-là qu’il mettait ! ”
Quand j’ai pris cette photo j’étais seule, personne n’était à mes côtés. Voilà, de toutes les manifestations que j’ai eues je pense que c’est la plus incroyable…, c’est un beau cadeau qu’il m’a fait ! ».
Les VSCD de protection
Ces VSCD particuliers surviennent en situation de crise ou de danger imminent. Ils permettent d’éviter un accident, un incendie, une agression, une noyade, etc.
Ces expériences ne se produisent pas quand un danger a déjà été identifié par la personne concernée. Par exemple, une personne qui s’est rendu compte que sa maison est en feu et qui court chercher un extincteur ou est en train d’appeler les pompiers ne vivra pas ce type d’expérience.
Ces VSCD ne servent pas à gérer une situation de crise mais bien à en prendre conscience. Des jeunes enfants en péril ont pu être sauvés in extremis grâce à un avertissement transmis par différents types de VSCD. Parfois des problèmes de santé non diagnostiqués ont pu être identifiés à temps grâce au VSCD.
Prévenir et protéger
« Je traversais une rue sans faire attention, probablement troublée par mes pensées. J’ai senti comme une main me tirer vers l’arrière alors qu’un véhicule allait me percuter. J’ai attribué cette main à mon mari, décédé une année plus tôt ».
« 21 heures, sur une route de campagne en hiver, je terminais mon travail, il faisait nuit noire, pas de radio. Soudain, à mon oreille gauche, j’entends une voix me dire très calmement : “ Attention ma fille, à droite ”. Je ne roulais pas très vite mais je me suis surprise à donner un coup de frein quand-même et environ 20 mètres plus loin sur la droite, j’ai vu deux grosses vaches noires qui traversaient la route. Elles étaient aussi noires que la nuit et je ne pouvais pas les distinguer.
Je ne peux pas expliquer pourquoi je sais que c’était mon père décédé quelques mois plutôt, mais au-delà du fait qu’il me disait toujours “ ma fille ” quand il me parlait, je sais que c’était lui. Les larmes me sont venues, je l’ai toujours ressenti autour de moi assez vite après son décès et c’est vrai que ça m’a beaucoup aidée dans mon deuil car pour moi il est juste sur un autre plan. Je l’ai beaucoup remercié. »
Un père protecteur
« Mon père est décédé en avril 2005. Le mois suivant j’ai eu 18 ans, obtenu le permis de conduire et acheté ma première voiture. Moins d’une semaine suivant l’acquisition de ma voiture, j’ai eu un grave accident. Lorsque la voiture a débuté sa course folle suite à la perte de contrôle du véhicule, j’ai alors senti et eu la vision de deux mains me poussant fortement le thorax, me fixant au siège de la voiture lors du tonneau et du glissement sur la partie gauche de la route.
Ces deux mains étaient les mains de mon père. La sensation est encore distincte quatorze ans plus tard, ses doigts râpeux, la forme de ses doigts larges, la grandeur de ses mains. J’ai pu sortir de cet accident indemne, avec seulement une grande cicatrice sur la joue gauche – les vitres ayant éclaté lors des chocs – mais aucun autre hématome, aucune lacération de ceinture de sécurité, aucune courbature et blocage des vertèbres cervicales, au grand étonnement des pompiers et médecins m’ayant examinée des suites de cet accident ».
Des VSCD parfois très concrets
L’appellation VSCD pratiques regroupent les expériences où les défunts semblent transmettre à leurs proches une information matérielle dont ils n’avaient pas connaissance auparavant.
Il peut s’agir de l’emplacement d’un livret de famille, d’une police d’assurance-vie souscrite à l’insu des proches, de titres de placements gardés confidentiels, ou d’autres documents dont les proches ont un urgent besoin. Ces contacts peuvent survenir quand le récepteur cherche frénétiquement un document qu’il n’arrive pas à localiser ou, au contraire, quand il ne se doute de rien.
Les VSCD pour un tiers
Les VSCD pour une tierce personne se produisent souvent dans le contexte d’un décès soudain, par exemple accidentel, quand la mort n’était pas attendue et un dernier adieu impossible.
« J’ai eu un message d’un ami de mon fils, décédé dans un accident de voiture, qui me demandait de dire à sa mère qu’elle ne lui en veuille pas, qu’il fallait qu’il parte et qu’il était heureux et apaisé ».
Les VSCD symboliques
Ils se produisent souvent à une date significative, un jour d’anniversaire de naissance ou de décès, ou, comme pour ce récit, le jour de la Fête des mères : « Nous sommes le jour de la Fête des mères, le premier sans mon fils, décédé quelques mois avant… Nous descendons nous baigner à la piscine et tout à coup apparaît une libellule. Elle tourne autour du masque de plongée de mon fils resté sur le bord de la piscine après que je m’en suis servie pour nettoyer le fond de la piscine la veille.
Et là, je n’ai aucun doute, je sais que c’est lui !! Je lance : “ Tu viens vérifier que je prenne soin de ton masque ?? ”. Je l’appelle en tendant mon doigt… elle vient se poser dessus ! Très calme, je n’ai aucun doute que ce soit lui… Je lui dis d’aller voir son oncle qui est en train de se baigner. La libellule s’envole et se pose sur la tête de mon frère. Je dis à mon frère de tendre son doigt…, elle s’y pose ! Ma mère en pleurs tend elle aussi son doigt…, elle s’envole pour aller s’y poser ! Heureusement que j’ai pris des photos de tout cela, sinon je penserais avoir rêvé ».
Des messages le plus souvent centrés sur leur destinataire
La teneur des messages est majoritairement centrée sur ceux qui les reçoivent. Elle sert à les consoler et à alléger leur tristesse :
« Je suis près de toi et je le resterai tant que tu auras de la peine. »
« Je suis là, ne t’inquiète pas. Tout va s’arranger, je vais t’aider. »
« Il faut continuer à avancer, la vie est belle, tu dois en profiter. »
« Tu es aimée et que tu seras toujours aimée, tu n’es pas seule. »
D’autres messages offrent des conseils, fruit d’une sagesse acquise au cours d’une vie : « Ne t’inquiète pas comme j’ai fait toute ma vie, ne fais pas les mêmes erreurs, sois en paix, ne t’inquiète pas, tout va s’arranger. »
Parfois des messages centrés sur le défunt
Dans ces cas, le défunt informe son proche qu’il est toujours en vie et qu’il se porte bien. Un peu comme un voyageur qui prévient sa famille que le voyage s’est bien passé et qu’ils peuvent être rassurés.
« Je suis vivante, tout va bien »
« Ma mère me disait qu’elle allait très bien, que je ne devais pas m’inquiéter, que là où elle était tout allait très bien »
« Je suis près de toi. La mort n’existe pas, n’aie pas peur et transmets ce message »
« Calme-toi ma chérie, je suis vivante et avec toi »
« Appelle la famille et préviens que j’existe toujours »
« Je n’ai jamais été aussi heureuse »
Laisser partir les défunts
Les défunts demandent parfois à leurs proches de ne pas les pleurer trop longtemps et de les laisser poursuivre leur chemin dont nous ne savons rien. C’est comme si notre tristesse les chagrinait et les entravait dans leur évolution.
Les témoignages de VSCD nous permettent de comprendre que les défunts peuvent avoir besoin de nous. Nous pouvons les aider en faisant notre possible pour ne pas les retenir trop longtemps par notre chagrin et nos larmes. Ce n’est pas facile, bien sûr, mais c’est peut-être la dernière preuve d’amour que nous pouvons donner à nos êtres aimés qui nous ont précédés dans la mort.
Des messages très clairs
Les quelques extraits de témoignages à suivre soulignent ce propos :
« Ma maman m’a dit qu’elle était heureuse et m’a demandé de la laisser partir »
« Je vais bien, laisse-moi partir »
« Il m’a demandé d’arrêter de pleurer, il était las de me voir pleurer sans arrêt »
« Il m’a dit de ne plus le pleurer, qu’il était très bien où il était et qu’il était très heureux »
« Quelques jours après le décès de ma mère, je me suis mise à sentir une présence désagréable et en colère dans ma chambre. Cela a duré un certain temps, quelques semaines. Je ne comprenais pas à l’époque, j’étais moi-même en colère et très abattue. Il m’a fallu un certain temps pour comprendre que c’était maman et qu’elle voulait que je la laisse partir. J’ai fini par accepter de la laisser partir et depuis je n’ai plus jamais ressenti cette présence “ négative ».
Contacts spontanés avec un défunt est le fruit d’une étude internationale menée parEvelyn Elsaesser et d’autres chercheurs. Ils ont interrogé plus de 1 000 personnes dans le monde entier sur leurs expériences de communication après la mort.
Pour aller plus loin, je vous recommande le site d’Evelyn Elsaesser : https://www.evelyn-elsaesser.com/fr