Un amour sans limites. Vraiment.

Les EMI, comme les mystiques de toutes les traditions, nous disent que Dieu nous aime sans aucune condition. Nous n’avons pas à « acheter » ou mériter Son amour. Rien de ce que nous faisons ne peut nous priver de son amour. Rien, même pas les plus horribles choses que vous pouvez imaginer dans vos pires cauchemars, ne peut vous priver de l’amour inconditionnel de Dieu.

Plus facile à écrire qu’à vivre

C’est facile à écrire et à lire. C’est beaucoup plus long à assimiler, car c’est radicalement différent de ce que nous faisons nous-même.Vous pouvez dire, ou votre conjoint ou vos parents, ou vos amis vous disent « je t’aimerai quoi que tu fasses ». Mais vous savez bien que c’est une pétition de principe. Il y aura toujours une limite à notre amour pour quelqu’un.

Parfois, nous arrivons à accepter les actes d’une personne qui nous blesse – si le préjudice n’est pas trop élevé – parce que nous tenons à elle. Et que nous nous souvenons que nous sommes nous-mêmes loin d’être parfait … Mais le plus souvent, nous n’aimons que ceux qui nous aiment. Ou, au moins, qui ne nous font pas de mal.

Un Dieu à notre image ?

Nous créons souvent un Dieu à notre image. C’est une divinité qui nous demande de vivre d’une manière particulière, de croire à quelque chose de particulier, pour nous aimer.  Et bien sûr, chacun estime que ce sont ses croyances et ses règles de vie qui sont seules à même de nous valoir cet amour divin.

Ou que nous regardions, sur Terre ou au Ciel, nous ne voyons qu’un amour limité, conditionnel et qui dépend largement de notre comportement.

Une rencontre bouleversante

C’est pourquoi cette rencontre directe avec un Être qui nous aime radicalement, sans attente et sans jugement, est si déconcertante et si bouleversante. Nous ne pouvons même pas imaginer cette qualité d’amour avant de l’avoir rencontrée.

Raymond Moody, qui a interrogé des centaines d’Emistes, explique : « les personnes ont senti que Dieu les aimait pour elles-mêmes, complètement et totalement (…) Dieu n’est pas intéressé par la justice. Dieu a une bien meilleure idée. Il aime et éduque, plutôt que de rendre la justice. Dieu ne s’intéresse pas à la justice. La justice est un aspect de la vie dans ce monde ».[1]

La revue de vie transforme les expérienceurs

Lors de la « revue de vie » les personnes revivent l’intégralité de leur existence. C’est souvent à ce moment qu’elles ont la plus profonde des révélations de leur EMI. En effet, elles se rendent compte qu’elles ne sont pas jugées, même pour les actions dont elles ont profondément honte. Elles comprennent qu’il ne s’agit pas de fixer leur punition. Le but est de leur montrer pourquoi elles ont agi de cette manière et comment elles auraient pu faire autrement.  Elles réalisent aussi les conséquences de leurs choix, pour les personnes directement concernées et pour de nombreuses autres, dans une sorte de réaction en chaine.

« La revue de vie est une expérience d’apprentissage, et c’est tout. Tout tourne autour de l’amour et de l’aide aux autres. Il s’agit d’amour, d’amour, d’amour et d’amour. Il s’agit de sentir et de savoir que l’on est toujours connecté aux autres personnes, aux animaux et aux plantes. C’est une expérience d’unité. Vous savez non seulement qu’il s’agit d’amour, mais aussi que vous êtes connecté à cet amour (…) Les expérienceurs réalisent que tout ce qu’ils ont fait aux autres leur reviendra aussi – les aspects positifs ou négatifs. Et c’est pourquoi ils changent de façon de vivre pour mettre l’amour au premier plan ».[2]

Les mystiques le disaient déja

Bien avant que l’on parle d’EMI, de nombreux mystiques avaient déjà expliqué qu’il n’y a pas de jugement de la part du divin : « Certains décrivent Dieu comme une sorte de tyran colérique, qui surveille et juge les êtres humains de manière impitoyable. Ils dénaturent la réalité de Dieu, qui est l’Être miséricordieux, la Source infinie de l’Amour inconditionnel, de l’acceptation illimitée et de la bonté éternelle ».[3]

Même des personnes au premier rang pour observer l’Amour en actes ont été incapables de croire à un amour aussi totalement inconditionnel, sans aucune limite. L’apôtre Pierre avait cru comprendre l’enseignement de Jésus sur l’importance de pardonner à ceux qui nous ont blessé[4]. Il lui demande « combien de fois dois-je pardonner ? Irai-je jusqu’à 7 fois ? ». J’imagine qu’il avait l’impression d’être très tolérant et d’être un bon disciple en fixant une limite aussi élevée. Après tout, qui parmi nous irait pardonner à quelqu’un qui lui fait du mal 7 fois de suite… Pourtant Jésus lui fait cette réponse incroyable : « je ne te dis pas seulement 7 fois, mais 77 fois 7 fois », c’est-à-dire sans aucune limite. Là, j’imagine le visage stupéfait de Pierre et sa réaction d’étonnement et de dépit : « mais comment est-ce possible ? » …

À mes yeux, cet épisode illustre parfaitement l’abime entre notre capacité à aimer, qui connait toujours une limite, et l’Amour divin, infini et inconditionnel. Celui-ci est sans limites et nous pouvons compter sur lui quoi qu’il arrive, quoi que nous fassions.


[1] God is Bigger Than the Bible

[2] D.J. Kadagian et G. Shushan – The Crossover Experience

[3] Paramahansa Yogananda – A la source de la lumière

[4] Évangile selon Mathieu, chapitre 18

Pour aller plus loin, voyez l’article sur la magnifique déclaration d’Amsterdam, qui associe EMI et amour inconditionnel, ainsi que Le site de Raymond Moody